dimanche 24 mars 2013

Comme le vent

De ces silences à ces demi-mots, tout semble maladresse. J'ai à nouveau quinze ans et je ne sais plus rien de ce que j'avais appris ou ignoré. Tout se mélange et cette sensation de flottement entre deux monde m'accapare nuit et jour. Je me prend par la main et m'oblige à rester éveillée car les rêves nourrissent des espoirs non permis. Il fut un temps où tout aurait valsé, et aujourd'hui, adulte, c'est la raison qui me guide. L'arrêt sur image n'est pas permis, et tout passe, tout défile, le temps et les sentiments. Tout passe, et je m'agace de ces peurs qui m'assaillent. Elles grignotent tout comme des insectes qui prolifèrent. Sauf que là, j'ai beau taper du pied elles se multiplient plutôt. 
Et alors, et alors? Chut, chut chut. Ne rien dire de ses peurs. Ce qu'il y a là, c'est doux et amer à la fois, tu vois? Dans ma tête, ça tangue et parfois ça me donne le mal de mer et ça me retourne l'estomac. Dans mon coeur c'est une frénésie de percussions, les rythmes s'affolent et je reste là à écouter. Immobile dans mon inaction flagrante. Car parfois, souvent, ce que l'on veut est impossible. Parfois, souvent, le silence est un allié de taille. Et on ne dit rien, et on met un pied devant l'autre, dans le bon ordre si possible, pour ne pas tomber. Et donc tu as peur petite? Je ne suis pas petite, mais oui j'ai peur. Alors je tends la main et je prend ce qui tombe dedans avec le plus beau des sourires parce que déjà, oh oui c'est déjà beaucoup et plus que je ne pourrais espérer.